Je vais commencer ce blog par un texte de saison. Ce texte n’est pas de moi, le commentaire qui suit, oui. Il est traduit de l’anglais
« Le solstice d'hiver n'est plus célébré comme il l'était autrefois, en considérant que c’est une période de repli et de repos, qui nous permet de rentrer dans nos maisons, de rentrer en nous-mêmes en prenant avec nous tout ce que nous avons traversé, tout ce qui s'est passé durant cette année qui touche à sa fin. Comme la nature et le règne animal qui nous entourent, cette période d'hibernation est très nécessaire pour nos membres fatigués et nos esprits alourdis.
Notre culture moderne enseigne l'évitement au maximum de ce moment : l'alcool, l'éclairage, les courses, le surmenage, les dépenses excessives, la nourriture lourde.
Et pourtant, le chemin naturel pour aller vers l'intérieur de soi, comme le font presque toutes les créatures, est puissant. Et la météo est si pénible que les gens ont le sentiment que l'hiver est dur, car pour ceux d'entre nous qui n’ont pas de feu ouvert ni de grandes familles festives, il peut être solitaire et déprimant.
Alors qu'en réalité l'hiver est bon, il nous montre de sa manière douce et tranquille, la direction vers notre moi intérieur, vers ce temps annuel de paix et de réflexion, accueillant l'obscurité et l’indulgence, et quittant avec amour et reconnaissance l’année écoulée.
L'hiver enlève les distractions, l’excitation, le buzz, et nous offre le moment idéal pour se reposer et se retirer comme dans un utérus, avec l'amour apportant le feu et la lumière dans notre cœur
… et puis, juste au coin de la rue, la nouvelle année recommencera, et comme une graine plantée au fond de la terre, nous nous lèverons tous avec une énergie renouvelée pour danser au soleil.
Un bon hiver à vous tous ! »
Merci à ma cousine Linda qui m’a fait connaître ce texte.
Dès la fin novembre, une étrange excitation s’empare de nos concitoyens, ce sont les courses, les achats, les vendredis noirs, les cadeaux, les décorations et les nourritures spéciales, pour ceux qui en ont les moyens bien sûr. Cette frénésie monte progressivement et culmine le 31 décembre. Pour retomber d’un seul coup le 2 janvier, où c’est la gueule de bois, le vide et la morosité jusqu’en mars. On ne profite pasde l’hiver.
Malgré la joie de l’été, la vie au grand air dans les jardins, les parcs, les bois et les champs, nager en eaux vives, pique-niquer, les fêtes aux lampions et les processions, je n’ai jamais regretté l’été quand l’automne arrive. La grisaille qui pointe, les feuilles qui jaunissent, le vent qui fraîchit, est un prélude au sommeil de l’hiver. Je n’ai jamais compris ces retraités qui partent pour l’Espagne (peut être qu’un jour je comprendrais ;-) pour un éternel été. Comment peut-on vivre le jour sans la nuit ? L’été sans l’hiver ? C’est peut-être une manifestation de notre attitude de domination de la nature, « on va même supprimer l’hiver! ». Je propose au contraire, d’adapter les horaires de travail en fonction de la durée du jour, travailler moins en hiver qu’en été, profiter plus de l’obscurité, comme ça se faisait avant … pour économiser les bougies.
Pourtant, je ne suis pas pour l’ascétisme, la culpabilisation et une vie rabougrie. Je suis pour la prodigalité d’énergie, les fêtes, les lumières en plein hiver, les feux d’artifices, les paillettes et les festins. Fêtons le plus sombre de l’année avec de la lumière et de la chaleur ! Surtout de la chaleur humaine. Une grande fête du solstice suffit, pour fêter la minute de lumière en plus, le germe de l’été qui viendra. Mais cessons le déni de l’hiver par la consommation. Ne passons pas à côté de ce cadeau de la nature !
dessin de Jessica Boehman
Comments