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Notre société est gouvernée par l’économie ! Depuis 2 siècles elle est gouvernée par l’économie. Et depuis la chute du mur de Berlin en 1989, le monde entier est dirigé par l’économie. Parce que ceux qui ont pris le pouvoir à la fin du 18esiècle en triomphant de l’aristocratie, l’ont fait pour pouvoir s’enrichir librement, quelle que soit leur origine sociale. Depuis lors, nous avons été convaincus que c’est la possession de biens matériels et d’argent qui est la chose la plus importante dans la vie. Et tout notre système politique a été conçu en fonction de ça, pour que ceux qui ont le pouvoir réel puissent atteindre cet objectif le mieux possible.

Non je ne vais pas après ça plaider pour les biens immatériels, la solidarité, la convivialité, le retour à la nature et au local. Je suis tout à fait d’accord avec ces objectifs, mais d’autres le font très bien. Je vais comme chaque fois ouvrir le champ de perception, monter sur la colline et voir plus loin. Que se passe-t-il durant ce confinement qui est la réponse qui a été choisie contre le coronavirus ?

Pour la première fois depuis que notre système politique existe, l’économie a été mise entre parenthèse. Et c’est le politique qui a repris le dessus ! Toute la nation est suspendue aux paroles de nos premiers ministres ou présidents, qui annoncent des décisions politiques. Ce ne sont plus les cours de la boursequi ont la vedette !

On peut me rétorquer « et pendant les guerres ? ». Les guerres ont été au contraire les moments les plus fructueux pour le capitalisme, qu’il a toujours la secrète ambition de reproduire. Des armes, des munitions, des chars, des avions de combat, des cuirassées etc. ont été fabriqués en masse. Et ce sont les produits qui ont l’obsolescence la plus courte ! Simultanément c’est à ces moments-là que les États s’endettent le plus, pour pouvoir payer toutes ces armes et munitions.

Ce sur quoi je veux attirer l’attention, c’est que c’est POSSIBLE de mettre l’économie en veilleuse et que le politique reprenne le dessus. Bien entendu, et tout le monde l’a remarqué, le discours politique est devenu misérablement indigent, vide et inexistant. C’est maintenant qu’il saute aux yeux que 4 décennies de néo-libéralisme ont détruit toute pensée politique, en tout cas chez nos dirigeants … Je rappelle ici encore une fois que je ne critique pas les politiciens mais le système qui les a créé.

Ce pour quoi je plaide dans Nouvelle Révolution, ce n’est pas de supprimer le capitalisme, mais de le maîtriser. Parce que la face positive de celui-ci a été de permettre un formidable développement matériel, qui après 2 siècles de travail et d’esclavage, va nous permettre de ne plus presque plus travailler. Pour ce faire la politique doit reprendre le dessus. Mais la politique, ce n’est pas les politiciens qui la font, c’est NOUS. Je rappelle que c’est nous qui, en démocratie parlementaire, déléguonsle pouvoir à nos élus. Nous ne pouvons pas attendre passivement que des politiciens « révolutionnaires » apparaissent, parce que le système le rend impossible. Nous devons prendre en main notre destin collectif et faire émerger un nouveau système politique qui aie le dessus en permanence, sur l’économie !

Ça y est, on est en plein dedans : le confinement, les communiqués 24h sur 24 à la télé et à la radio qui appellent à la mobilisation générale, les files devant les supermarchés et les rayons vides, les amis ou la famille qu’on ne peut plus voir et de qui on prend tout à coup des nouvelles. C’est l’état de siège, la routine est brisée, le lien social est interrompu. Un tout vrai, très méchant virus qui tue est chez nous et contre lequel on peut très peu. Les cercueils s’empilent déjà en Italie, à nos portes.


Depuis le temps qu’on s’angoisse et s’indigne pour tout et pour rien, pour des broutilles ou des catastrophes, depuis la simple inquiétude jusqu’à l’hystérie :


la Planète, le réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer, la réforme des retraites, les vaccins, la 5 G, les réfugiés, les sans-abris, les féminicides, les violences conjugales, les incestes, les curés pédophiles, les attentats terroristes, les essais nucléaires nord-coréens, les islamistes, l’incapacité et la corruption de nos dirigeants, les voitures électriques, le nucléaire, le charbon, le pétrole, la disparition des espèces, la disparition de la forêt amazonienne, la disparition des peuples autochtones, le colonialisme, Polanski, Woody Allen, la pollution de la mer, la mort des abeilles, les pesticides, et encore et encore et encore


Et tout ça sans que notre quotidien ne change d’un iota. Tout ça en continuant à aller travailler, à consommer, à amener ses enfants à l’école, à se faire soigner, à fêter les anniversaires, les mariages, les enterrements. Un clic suffisait. Je like, je suis fâché, je suis en colère, je suis dégoûté. Et la vie continue.


Jamais nous n’avions pensé qu’un vrai gros problème allait un jour nous tomber dessus, avec des gens qu’on connaît qui meurent, et peut être nous demain. Avec un confinement d’une durée indéterminée qui casse toute la vie quotidienne que nous connaissons depuis notre naissance, car peu encore ont connu la Guerre : plus de travail, plus d’école, plus de sport, plus de divertissements, plus de fêtes, plus de fréquentations humaines, plus rien, seulement du virtuel.


Le pire, c’est que nous ne pouvons incriminer personne. Il n’y a pas de coupable humain. On ne peut pas se réunir devant le cinéma en criant « Non à la projection du film ! ». Il y en a quand même qui disent que nous sommes tous coupables, que c’est notre faute parce que nous n’avons pas respecté la Nature. Chez beaucoup de peuples premiers, la maladie est toujours causée par quelqu’un qui vous veut du mal. Il n’y a que chez nous qu’on considère que c’est nous même qui nous voulons du mal. Ça s’appelle le complexe de culpabilité. Bien sûr il y a aussi le vieux réflexe conditionné à l’encontre des dirigeants « Ils auraient pu s’y prendre plus tôt ». Et s’ils s’y seraient pris plus tôt on aurait dit « Ils exagèrent dans la parano ». J’ai rappelé ailleurs la fable de La Fontaine Le meunier, son fils et l’âne


Je ne veux pas dire que toutes ces révoltes et ces angoisses ne sont pas justifiées, je ne me prononce pas là-dessus, chacun a son échelle de valeur, ses priorités, sa sensibilité, son plus ou moins grand degré d’implication dans la société. D’ailleurs on n’oublie rien, toutes ces revendications sont simplement mises sous le tapis, prêtes à être ressorties au premier signe d’accalmie. Certains ne se privent pas de maintenir la flamme, et de temps en temps on entend des petites voix qui rappellent et les réfugiés, et les violences conjugales, ils n’ont pas tort.


Ce que je veux dire c’est que cette ambiance générale d’angoisse, de malheur, de souffrance, qui précédait l’épidémie, sans qu’elle soit vraiment justifiée dans la vie quotidienne réelle de la plupart d’entre nous, était le symptôme d’une société bloquée.


Le vrai problème c’est que depuis 1979,

- l’exploitation du travail a augmenté exponentiellement sans qu’il n’y ait aucune redistribution des bénéfices supplémentaires,

- que le travail va disparaître plus vite que le climat ne se réchauffe à cause de la robotisation et des délocalisations,

- que les bénéfices vont dans les paradis fiscaux ce qui fait qu’il n’y a plus assez d’impôt qui rentre pour payer les hôpitaux, la sécurité sociale, l’enseignement, la justice, etc.


Le vrai problème c’est que peu de gens en parlent ou s’en inquiètent parce qu’ils se focalisent sur [voir plus haut]


Quand on a un vrai problème qu’on ne veut pas voir, qu’on cache, qu’on enfouit, cela produit ce qu’on appelle des symptômes : des boutons, de la fièvre, de la fatigue, des angoisses


Le coronavirus donne aussi des symptômes, qui peuvent être mortels. Le symptôme mortel pour une société c’est la dictature, populiste ou pas, qui vient toujours comme la meilleure solution contre les angoisses, surtout quand on n'en connait pas les vraies causes. C'est le retour du père (ou de la mère) salvateur !

Je vais commencer ce blog par un texte de saison. Ce texte n’est pas de moi, le commentaire qui suit, oui. Il est traduit de l’anglais

« Le solstice d'hiver n'est plus célébré comme il l'était autrefois, en considérant que c’est une période de repli et de repos, qui nous permet de rentrer dans nos maisons, de rentrer en nous-mêmes en prenant avec nous tout ce que nous avons traversé, tout ce qui s'est passé durant cette année qui touche à sa fin. Comme la nature et le règne animal qui nous entourent, cette période d'hibernation est très nécessaire pour nos membres fatigués et nos esprits alourdis.

Notre culture moderne enseigne l'évitement au maximum de ce moment : l'alcool, l'éclairage, les courses, le surmenage, les dépenses excessives, la nourriture lourde.

Et pourtant, le chemin naturel pour aller vers l'intérieur de soi, comme le font presque toutes les créatures, est puissant. Et la météo est si pénible que les gens ont le sentiment que l'hiver est dur, car pour ceux d'entre nous qui n’ont pas de feu ouvert ni de grandes familles festives, il peut être solitaire et déprimant.

Alors qu'en réalité l'hiver est bon, il nous montre de sa manière douce et tranquille, la direction vers notre moi intérieur, vers ce temps annuel de paix et de réflexion, accueillant l'obscurité et l’indulgence, et quittant avec amour et reconnaissance l’année écoulée.

L'hiver enlève les distractions, l’excitation, le buzz, et nous offre le moment idéal pour se reposer et se retirer comme dans un utérus, avec l'amour apportant le feu et la lumière dans notre cœur

… et puis, juste au coin de la rue, la nouvelle année recommencera, et comme une graine plantée au fond de la terre, nous nous lèverons tous avec une énergie renouvelée pour danser au soleil.

Un bon hiver à vous tous ! »

Merci à ma cousine Linda qui m’a fait connaître ce texte.


Dès la fin novembre, une étrange excitation s’empare de nos concitoyens, ce sont les courses, les achats, les vendredis noirs, les cadeaux, les décorations et les nourritures spéciales, pour ceux qui en ont les moyens bien sûr. Cette frénésie monte progressivement et culmine le 31 décembre. Pour retomber d’un seul coup le 2 janvier, où c’est la gueule de bois, le vide et la morosité jusqu’en mars. On ne profite pasde l’hiver.

Malgré la joie de l’été, la vie au grand air dans les jardins, les parcs, les bois et les champs, nager en eaux vives, pique-niquer, les fêtes aux lampions et les processions, je n’ai jamais regretté l’été quand l’automne arrive. La grisaille qui pointe, les feuilles qui jaunissent, le vent qui fraîchit, est un prélude au sommeil de l’hiver. Je n’ai jamais compris ces retraités qui partent pour l’Espagne (peut être qu’un jour je comprendrais ;-) pour un éternel été. Comment peut-on vivre le jour sans la nuit ? L’été sans l’hiver ? C’est peut-être une manifestation de notre attitude de domination de la nature, « on va même supprimer l’hiver! ». Je propose au contraire, d’adapter les horaires de travail en fonction de la durée du jour, travailler moins en hiver qu’en été, profiter plus de l’obscurité, comme ça se faisait avant … pour économiser les bougies.

Pourtant, je ne suis pas pour l’ascétisme, la culpabilisation et une vie rabougrie. Je suis pour la prodigalité d’énergie, les fêtes, les lumières en plein hiver, les feux d’artifices, les paillettes et les festins. Fêtons le plus sombre de l’année avec de la lumière et de la chaleur ! Surtout de la chaleur humaine. Une grande fête du solstice suffit, pour fêter la minute de lumière en plus, le germe de l’été qui viendra. Mais cessons le déni de l’hiver par la consommation. Ne passons pas à côté de ce cadeau de la nature !


dessin de Jessica Boehman

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